La peste noir au moyen age.
ARRIVÉE DE LA PESTE NOIRE EN MÉDITERRANÉE
http://www.universalis.fr/encyclopedie/arrivee-de-la-peste-noire-en-mediterranee/Média de cet article dans l'Encyclopædia Universalis
Peste noire
Après avoir sévi en Chine (1331), la peste noire, issue des steppes de l'Asie centrale, touche l'Europe à la suite du siège d'un comptoir génois des bords de la mer Noire, Caffa, par des troupes mongoles (1346). Frappant bientôt Constantinople, quelques ports italiens et Marseille (1347), elle touche en 1348 l'ensemble du pourtour méditerranéen, de l'Espagne à l'Égypte, puis l'Europe entière, jusqu'aux côtes de la Baltique en 1352. La maladie, qui sera endémique en Europe pendant plus de trois siècles, opère vite des retours meurtriers (1363 ; 1399-1402). En quelques décennies, la population européenne, affectée également par des guerres et par une certaine saturation démographique depuis le début du XIVe siècle, après quatre siècles de croissance, diminue d'un tiers. Les villes se dépeuplent ; des centaines de villages sont abandonnés. La chrétienté entre alors dans une grave crise morale, marquée par une extrême angoisse religieuse, dont témoigne la poussée des thématiques macabres et des attentes eschatologiques, prélude à l'éclatement religieux du XVIe siècle.Peste noire
Absente depuis plusieurs siècles du continent européen, la peste resurgit au milieu du XIVe siècle à partir d'un foyer situé en Asie centrale, alors dominée par les Mongols. Au cours du siège de Caffa, un comptoir génois de la mer Noire, les Mongols transmettent la maladie aux galères italiennes. Après leur départ, en 1347, celles-ci contaminent les lieux où elles relâchent, Constantinople d'abord, Messine en septembre, Marseille en novembre. De ces escales, la maladie s'étend ensuite à toutes les zones avec lesquelles ces ports entretiennent des relations commerciales. Dès 1348, l'ensemble des pays du pourtour méditerranéen sont atteints par l'épidémie, qui pénètre ensuite dans les régions continentales.Les populations infectées meurent massivement, d'autant que la peste, contrairement à d'autres maladies, frappe sans distinction d'âge ou de statut social. Dans les villages, parfois définitivement abandonnés, et dans les villes, sa présence suscite la panique et l'effroi, mais aussi des tensions économiques, des désordres sociaux, et une grave crise morale comme en témoigne l'écrivain Boccace , témoin de la peste de Florence. Les marginaux, et surtout les juifs, aussitôt accusés de propager le mal, sont régulièrement persécutés, malgré la protection pontificale . Dans cette atmosphère d'apocalypse , des mouvements radicaux de pénitence se développent, à l'image des colonnes de flagellants qui sillonnent l'ouest de l'Europe.
Quand, en 1352, l'épidémie de peste touche Novgorod et la Russie, l'Europe presque entière a subi le passage du fléau ; seules quelques zones semblent épargnées. La maladie s'installe de manière endémique pour trois siècles en opérant très vite de meurtriers et réguliers retours6. En quelques décennies, la population européenne passe d'environ 80 millions de parsonnes à 60 millions.
Auteur : Vincent Gourdon
ÉPIDÉMIES
Le sida en Afrique, 1998 Peste noire Le terrain du choléra Masque antigrippe Le terrain du choléra Canal de Suez en construction Alexandre Yersin Virus Ebola
L'épidémie, maladie sociale aux effets brusques et amples, est une grande réalité historique, longtemps aussi méconnue des historiens que redoutée des contemporains. Histoire des épidémies, mais aussi épidémies de l'histoire : les maladies n'apparaissent-elles pas avec leur vie indépendante, s'affirmant, s'étendant, s'atténuant et disparaissant ? Rythmes propres, sans doute, mais en corrélation avec les crises de subsistance, les mentalités, les échanges commerciaux, les guerres ou les pèlerinages. L'étude des épidémies est ainsi au carrefour des disciplines : elle appartient, certes, à la médecine, mais aussi à la géographie humaine par ses modes de propagation et ses routes, à la psychologie sociale et à la démographie par ses effets, à l'histoire, enfin, dont elle accélère, ou freine, les transformations structurales et dont elle modifie les conjonctures.
À toutes les époques, les épidémies ont marqué de leurs sinistres effets l'évolution des sociétés. Les brusques déséquilibres qu'elles provoquent ébranlent les assises morales et matérielles des groupes humains. C'est particulièrement le cas des pandémies, ces « épidémies qui ont réussi » ; quelques-uns de leurs désastres s'inscrivent pour longtemps dans le paysage : dépopulation, décadence des villes, raréfaction des échanges, recul de certaines cultures. Leurs traces survivent non moins longtemps dans les esprits, comme l'illustre, en Europe, l'exemple de la peste noire au XIVe siècle, la Grande Peste.
Mais chaque époque, chaque continent présente ses caractères épidémiologiques propres ; l'épidémie est non seulement cause mais effet de la conjoncture. Elle ne peut pas plus être détachée de son temps que celui-ci ne peut être compris sans elle. L'étude doit en être chronologique autant que géographique. Ainsi, l'idée de catastrophe subie passivement comme châtiment infligé par la divinité fera place, à l'époque moderne, à celle de calamité naturelle que l'on peut combattre en enrayant la contagion. […]
Comme souvent, on s'en prend aux Juifs, accusés de répandre
volontairement la peste: des bûchers s'allument à Narbonne, à
Carcassonne.
lire: http://www.universalis.fr/encyclopedie/epidemies/#i_10743
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