22 noviembre, 2014

Ecole française : Fauvisme

1905 (France)


Le fauvisme est un mouvement pictural francais, découlant du pointillisme et du post-impressionisme qui connut une certaine renommée après l'exposition du Salon d'Automne de 1905.

Le fauvisme se caractérise par la simplification des formes, des perspectives et des ombres et surtout l'utilisation des couleurs pures provenant directement de leur tube.

Henri Manguin - La sieste (1905)

C'est lors du troisième Salon d'Automne du 18 octobre au 25 novembre 1905, sur l'avenue des Champs-Élysées que fut réuni l'ensemble des peintres qui ont donné leur nom au fauvisme.

Le Salon d'Automne fut créé le 31 Octobre 1903 au Petit Palais, à l'initiative du Belge Franz Jourdain (1847-1935), architecte, homme de lettres et grand amateur d'art et de ses amis Eugène Carrière, G. Desvallières, Guimard, Félix Valloton et Vuillard.

En 1904, le salon n'exposera plus dans les caves, il quitte le Petit Palais pour le Grand Palais. 33 tableaux de Paul Cézanne, 62 d'Odilon Redon et 35 de Auguste Renoir étaient réunis !

En 1905, dans la salle VII, sous la verrière du Grand Palais, furent exposées des oeuvres de Matisse, Derain, Vlaminck, Marquet, Puy, Flandrin, Rouault, Van Dongen, Camoin, Manguin, Girieud et la toile "Le lion ayant faim" du Douanier Rousseau. Parmi ces peintures aux couleurs violentes (un "pot de peinture jeté à la face du public" a écrit Camille Mauclair) trônait au milieu de la pièce une sculpture en bronze d'Albert Marque représentant un buste d'enfant dans le plus pure style de la Renaissance italienne.


Dans le supplément au Gil Blas du 17 octobre 1905 (quotidien parisien créé le 19 novembre 1879 par Auguste Dumont (1816-1885),Le critique d'art Louis Vauxcelles (1870 - 1943) écrivait « La candeur de ce buste surprend au milieu de l'orgie des tons purs : Donatello parmi les fauves ». Cet art pictural avait dorénavant un nom : le fauvisme.

Beaucoup plus tard, en 1939, dans son livre "Le fauvisme", Vauxcelles reconnaît à demi-mot que cette comparaison lui a été inspiré par un critique inconnu passant par là et disant à Matisse : « Donatello dans la cage aux fauves », pour qualifier ce qu'il venait de voir.

C'est en 1901, à l'exposition Van Gogh, chez Bernheim-Jeune, que Derain présenta Vlaminck à Matisse.

Matisse, qui présenta au début de 1905 une importante exposition particulière chez Bernheim-Jeune et participa au Salon des indépendants, est considéré comme le chef de file de l'ensemble des Fauves.

Il est néanmoins important de souligner l'influence que Louis Valtat (1869-1952) eu auprès de Matisse mais aussi des futurs fauvistes : Rouault, Marquet, Camoin, Manguin, Puy et quelques autres qui suivaient en 1896 l'enseignement de Gustave Moreau à l'École des Beaux Arts de Paris.

Valtat présenta d'ailleurs, aux côtés de Kandinsky et Jawlensky, cinq peintures dans la salle XV de ce troisième Salon d'Automne. Mais c'est au Salon des Indépendants de 1896, sous la dénomination "Dans la baie", qu'il exposa des peintures réalisées à Arcachon durant l'hiver 1895-1896, ainsi que quatre-vingts aquarelles, des dessins et des bois gravés. Ces peintures comprenaient les caractéristiques du fauvisme, c'est-à-dire : des couleurs pures, des formes simplifiées, des perspectives abolies et des ombres supprimées.

Soit l'emploi de couleurs très vives inspirées des oeuvres de Paul Gauguin (1848-1903) et de Van Gogh (1853-1890).

Rejetant la perspective et les valeurs de l'art académique, les Fauves préconisent plutôt l'emploi des couleurs vives et la juxtaposition des tons purs.

Malgré la vie éphémère du mouvement, les Fauves ont eu une grande influence sur l'Europe entière.
(cf : Wikipedia)
http://www.insecula.com/salle/EP0675.html

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Othon Friesz : le fauve flamboyant
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Par PAR VÉRONIQUE PRATMis à jour le 15/10/2007 à 03:30 Publié le 02/03/2007 à 06:00

Catalogo de la exposición
Dans le microcosme de l'art, on s'ennuie à Paris en ce printemps 1905. Après avoir fait hurler au scandale, à la fumisterie et au barbouillage, les toiles impressionnistes ne choquent plus personne. Tout cela est bien fini et la moindre des expositions de Monet ou Renoir est un succès assuré. Le postimpressionnisme de Seurat et de Signac a fait long feu, lui aussi : l'idée de poser la couleur par petites touches, mécaniquement, ne séduit plus guère. Quant au mouvement des nabis avec, à sa tête, Bonnard et Vuillard, il s'embourgeoise : ceux qui passaient pour des contestataires sont maintenant de gentils vieux messieurs.
On s'ennuie donc à Paris en 1905, sauf dans le petit groupe de peintres qui entourent un jeune artiste de 36 ans : Henri Matisse. Ils vont même s'amuser beaucoup en provoquant cette année-là un scandale au Salon d'automne : ensemble, ils vont exposer une trentaine de toiles qui, toutes, affichent des couleurs d'une violence inouïe. Le public et les critiques vont se sentir agressés par ces «excentricités coloriées» qui déchaînent immédiatement des quolibets et des insultes. A côté de ces toiles bariolées, les sculptures exposées semblent bien sages, presque classiques : apercevant parmi les toiles stridentes un buste de femme et un torse d'enfant signés Albert Marque, le critique Louis Vauxcelles s'écrie, prenant Matisse à témoin : «Ce pauvre Marque, c'est Donatello dans la cage aux fauves !» Le mot fit rapidement fortune. Il allait désormais désigner le mouvement pictural qui s'était créé autour de Matisse et rassemblait Marquet, Manguin, Vlaminck, Derain, Dufy, Braque. Et Othon Friesz.
Friesz a eu moins de chance que les autres : aussi connu que ses camarades au début du siècle, il sera peu à peu oublié. Alors que tous ont été célébrés dans de somptueuses monographies, aucun ouvrage n'a été consacré à Friesz depuis 1957. Alors que le fauvisme, première révolution picturale du XXe siècle, fait régulièrement l'objet d'expositions qui insistent sur le rôle de Matisse, Vlaminck ou Derain, le pauvre Friesz n'a eu droit qu'à une seule rétrospective, d'ailleurs modeste, organisée en 1979 pour le centenaire de sa naissance. Apollinaire, puis Cocteau et Malraux ont beau avoir dit tout le bien qu'ils pensaient du peintre, il a été relégué au purgatoire. L'exposition que lui consacre aujourd'hui le musée de Roubaix prend donc des allures de réhabilitation : avec plus de 150 oeuvres empruntées à de très grandes collections publiques et privées, françaises et internationales, elle répare une injustice et révèle la diversité d'une longue vie d'artiste.
Gil Blas du 17 octobre 1905
Friesz est né au Havre en 1879. Le père, capitaine au long cours, est souvent absent. C'est la mère d'Othon qui se chargera de son éducation. Excellente pianiste, elle aurait bien aimé en faire un musicien mais, tout jeune, le garçon manifeste attirance et talent pour le dessin. Elle accepte de l'inscrire à l'Ecole des beaux-arts. A 20 ans, comme tous les jeunes artistes d'alors, Friesz est encore sous l'influence de l'impressionnisme, séduit par les vieux maîtres que sont devenus Monet et Pissarro. Comme eux, il s'attache alors à rendre les effets éphémères de la lumière, le jeu sur l'eau des reflets colorés. Pendant plusieurs années, Friesz va partager son atelier avec Dufy, Havrais comme lui. Ensemble, ils font la connaissance de Matisse, Marquet, Manguin et Camoin qui sont tous dans l'atelier de Gustave Moreau à l'Ecole des beaux-arts. Quelques mois plus tard, il rejoint Vlaminck et Derain qui se sont installés à Chatou. Le petit groupe des futurs «fauves» est maintenant constitué, mais pendant quelque temps chacun continuera à peindre en restant plus ou moins fidèle à l'impressionnisme.
En 1899, Matisse rentre d'un séjour d'une année en Corse. Il en rapporte une série de petites toiles brossées en tons purs, émeraude et garance. A Paris, cette violence chromatique s'affirme avec des natures mortes et des nus saturés de violets et de bleus, d'orangés et de vermillons. Pour les peintres qui entourent Matisse, le choc est brutal, décisif : ils renoncent à l'impressionnisme dont ils avaient été nourris pour suivre Matisse et utiliser, comme lui, les couleurs «comme des cartouches de dynamite». Bientôt naissent les premières toiles véritablement fauves, qui feront sensation au mémorable Salon d'automne de 1905. Pendant l'été 1907, Friesz et Braque, qui a rallié le mouvement, partent travailler à La Ciotat et autour de Cassis. Les paysages que Friesz peint alors sont la plus belle partie de son oeuvre et quelques-unes des toiles phares de l'histoire du fauvisme.
Cette révolution fauve n'était pas mince : pendant longtemps la couleur n'avait été qu'un complément du dessin. Elle était maintenant regardée comme un moyen d'expression à part entière. Curieusement, ce mouvement sera aussi bref qu'il a été intense : l'année 1907, qui est le point culminant du fauvisme, est aussi celui où il commence à se désintégrer. La couleur vive et la ligne courbe vont s'effacer au profit d'une construction géométrique du tableau. Et d'ailleurs, comme un signe de cette évolution, la rétrospective du Salon d'automne de 1907 est consacrée à Cézanne dont l'art construit s'oppose à l'art rayonnant de Matisse et ses amis. Déjà, sous l'ultime poussée fauve, le cubisme se fait jour : en octobre, Picasso achève les Demoiselles d'Avignon qui en est l'acte de naissance.
Jusqu'en 1914, l'art de Friesz rend parfaitement compte des courants picturaux qui se succèdent : impressionnisme, fauvisme, cubisme. Parfois même, dans certains paysages de 1907, le peintre atteint à une forme de lyrisme qui annonce l'abstraction. Mais cet état de grâce ne dure pas : Friesz connaît un vrai succès, il vend bien, il est exposé à Londres, à New York, à Berlin, mais ce confort matériel va ruiner son talent. Désormais, l'artiste se préoccupe plus des prix de ses oeuvres sur le marché que de ses propres recherches picturales. Dans ses toutes dernières années, sa production, avant tout commerciale, est médiocre. On attend d'un artiste qu'il imagine, en marge du temps, une nouvelle forme de beauté. Othon Friesz, lui, nous intéresse parce qu'il rend parfaitement compte de son époque avec ses contradictions et ses faiblesses. Ce n'est pas suffisant.

La Piscine (musée d'Art et d'Industrie André-Diligent), 23, rue de l'Espérance, Roubaix, jusqu'au 20 mai 2007. Catalogue par David Butcher, éditions Gallimard.
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2007/03/02/01006-20070302ARTMAG90425-le_fauve_flamboyant.php

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